Il vient tout juste de paraitre ! Le dernier poche de Laure Manel est arrivé dans ma boite aux lettres il y a quelques jours (merci aux Éditions Le livre de Poche et à l’auteure !) et je n’ai pas pu m’empêcher de mettre ma lecture en cours de côté afin de me plonger dans ce roman. Il faut dire que Laure Manel est une de mes auteures préférées !
Il est parti sans se retourner vers New-York qui lui tendait les bras. Et l’a laissée dans une incompréhension majeure.
Douze ans après, il réapparaît derrière son écran, et commence alors une correspondance par mail, comme une conversation. L’occasion d’évoquer les souvenirs, et de se parler de leur vie.
Mais quand le passé ressurgit, comment le présent pourrait-il ne pas être ébranlé ?
Un roman épistolaire ? J’ai toujours été transportée par ce style, et c’est la première fois que je lis une conversation mail ! Rajoutez à cela la promesse d’une histoire des plus ambiguë, entre deux anciens amis qui se retrouvent après 12 ans de silence radio et je vous annonce que le coup de cœur livresque est bien là !
Les histoires de Laure Manel interrogent les relations de couples, en portant un regard sans jugement, doux et criant de vérité. C’est en cela que j’aime lire ses romans, et c’est pourquoi j’ai adoré celui-ci. Mathilde et Cyril étaient les meilleurs amis qui soient. Il a suffit d’une nuit pour que leur relation, si stable, soit complétement chamboulée, Cyril préférant prendre la fuite et laisser Mathilde seule, le coeur brisé d’avoir perdu la personne qui comptait le plus pour elle. Tous les deux ont reconstruit leur vie, avec plus ou moins de facilité, chacun essayant d’oublier l’autre. Puis un soir de 31 décembre, Mathilde reçoit un mail d’un inconnu (qui ne le restera pas longtemps) lui souhaitant une bonne année. Ce sera le début d’une réconciliation amicale… Mais cela est-il vraiment possible, Mathilde parviendra t-elle à pardonner à Cyril afin que leur amitié redevienne aussi forte qu’avant ?
Je n’ai trouvé aucune longueur à ce roman (que j’ai lu en 3 heures), impossible de ne pas le terminer avant de m’endormir (mon mec en râle encore tellement je me suis couchée tard). Le récit, fait de conversations mails, fonctionne parfaitement et la lecture se fait de manière extrêmement fluide. J’ai entièrement accroché à cette histoire d’amour (n’ayons pas peur des mots), même si elle peut paraitre à l’encontre complète de mes principes (on parle tout de même de deux personnes qui s’écrivent tous les jours, avec une ambiguïté somme toute très équivoque !). Laure Manel parvient à nous emmener dans une histoire profonde, nous parle d’un amour qui efface tout le reste, de sentiments qui ne se contrôlent pas, de liens (amicaux ou amoureux) qui perdurent malgré la séparation et la déception. Sans jugement aucun.
Je ne veux pas tout dévoiler (et c’est très difficile, je pourrais parler des heures de ce livre !), mais je pense que Mathilde est sincèrement ravie de retrouver cet ami perdu, et qu’elle ne pense pas à mal lorsqu’elle reprend contact Cyril. Les premiers mails sont empreint d’une prudence extrême, puis petit à petit, les conversations deviennent plus chaleureuses. Jusqu’à ce que chacun découvre que leur histoire est faite de rendez-vous manqués, de mauvais timing, et qu’il en sera sans doute toujours ainsi. Mathilde et Cyril sont comme deux aimants, ils s’attirent puis se repoussent, se sont aimés et autant haïs.
Ce n’est pas le plus original des romans, j’en concède. Mais que voulez-vous, je suis totalement fan de l’écriture de Laure Manel ! Ce livre m’a transporté aux cotés de ces deux amis d’enfance : j’ai parfois trouvé Mathilde agaçante, j’ai parfois pensé que Cyril ne manquait pas de culot ! Et pourtant, je suis tombée éperdument amoureuse de cette histoire « moderne » de retrouvailles, qui aurait pu arriver à n’importe qui ! (non, la question de fin de chronique ne sera pas « et toi, tu penses parfois à ton ex ? » 🙂 ).
Merci encore Laure Manel pour cette belle histoire, et j’ai hâte de découvrir le prochain roman (la suite de « La mélancolie du Kangourouuuu » !!!! A bientôt !