Bonjour ! Et voilà une nouvelle chronique sur un roman qui vient de paraître aux éditions Le livre d epoche (que je remercie chaleureusement pour l’envoie de cette jolie box !).
Résumé éditeur
Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, au mitan des années 70. Chez elle, tout le monde vit nu. Et tout le monde – sauf elle – est excentrique.
Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d’un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Dans la famille d’Esther, il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l’Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille…
Mon avis
Les premières lignes du roman donne le ton : » Je suis née d’une levrette, les genoux de ma mère calés sur un tapis en peau de vache synthétique « . Mais sous cet humour percutant se cache peut être une réalité beaucoup plus douloureuse…
Nous rencontrons donc Esther. C’est elle qui va nous raconter son quotidien de petite fille à jeune adolescente, au sein de cette famille un peu loufoque. Et très tôt, elle fait face à de nombreux conflits entre ses parents. Esther a du mal a trouver sa place dans cette maison de toutes les contradictions : son père, farouche soixante-huitard, travaille dans une banque et devient de plus en plus maniaque. Et sa mère, traumatisée par son éducation chez les bonnes sœurs (et mariée à un juif), l’inscrit tout de même dans une école catholique : ce sera un tournant dans la vie de la jeune fille. Elle se sent enfin en accord avec elle même, loin du tumulte fantasque du logis parental. Esther va rapidement se faire des amies, avoir de très bon résultats à l’école, et même se faire baptiser (au grand dam de son père !).
Au travers des yeux de cette petite fille, on sent beaucoup de non-dits. Et plus celle-ci va grandir, plus elle va se rendre compte que quelque chose cloche… Pourquoi sa mère reste-t-elle avec son père, malgré tous ses coups de sang ? Cette femme qui parait si libre, enjouée, douce, est-elle vraiment épanouie ? Une multitude d’incompréhensions pour Esther, qui va, petit à petit, se mettre à détester profondément son paternel. Jusqu’aux dernières pages du roman, qui lui apporterons soudainement une explication à tous ses questionnements.
Un roman très drôle, bien écrit, où les personnages sont d’une justesse incroyable (je me demande toujours d’ailleurs s’il s’agit là d’une autobiographie ou non). A découvrir !