Disparu sur le front | Peggy Boudeville

Voici un roman parfait pour aborder le thème de la guerre 14-18 avec des ados. Il est paru récemment aux éditions Fleurus.

Synopsis

Le 10 août 1914 doit être un jour de fête. Armand se réjouit à l’idée d’aller fêter ses treize ans. Mais ce jour-là, Armand assiste, impuissant, au départ de son père pour rejoindre le front. La guerre vient d’être déclenchée et la vie d’Armand bascule.
Sa mère et lui doivent rapidement trouver de quoi subvenir à leurs besoins : Lucie s’engage comme munitionnette aux usines Citroën, Armand travaille au réfectoire. Mais trois mois plus tard, c’est un avis de disparition émanant du ministère de la Guerre qui arrive dans leur boîte aux lettres.
Armand sait parfaitement quelle réalité se cache derrière le mot « disparu »… Il sait aussi qu’il n’a pas l’âge requis mais il veut s’engager illégalement et marcher sur les pas de son père…

Mon avis

Cette histoire débute le 27 juillet 1914. L’insouciance est encore de mise, et Armand, jeune garçon de 16 ans, attend avec impatience son anniversaire pour aller réaliser son rêve : passer la journée à Luna Park. Puis tout bascule. 3 aout 1914, la mobilisation générale entraine la séparation des familles. Armand, le cœur lourd, voit partir son père au combat. Puis un jour, le courrier arrive… « Disparu sur le font ». Disparu ? Mais disparu, c’est mort ou vivant ? N’y tenant plus, il décide lui aussi, de se rendre dans la Somme, terre des pires batailles…

Deux narrations se font échos, celles de la mère et du fils. Elles permettent de se faire une idée du quotidien des civils non mobilisés, à savoir ici les femmes et les jeunes. Comment ces jeunes se sentent-ils face au départ de leurs pères/frères ? Les femmes, vont prendre la place des hommes dans les usines, travailler pour aider elles-aussi à l’effort de guerre. Chacun essaie de se rendre utile, même les plus jeunes. Lucie est employée dans la construction d’obus, Armand travaille à la cantine de l’usine. La psychologie des personnages est bien détaillée, on ressent toute la détresse et l’attente insoutenable, l’espoir d’avoir des nouvelles de Léopold. Des extraits de lettres de poilus sont partagées en début de chapitres, ce qui rend d’autant plus émouvant et « vrai » le texte de Peggy Boudeville.

Nous allons également suivre Armand sur les champs de bataille. Un récit poignant, très documenté et véhiculant des valeurs telles que l’entraide, le courage, la détermination ou la compassion.

Le dernier point abordé, et non des moindres, est celui des gueules cassées. Tout d’abord, différents métiers sont présentés : brancardiers, infirmiers, chirurgiens… chacun à une tache précise avec les blessées. L’autrice présente, de manière extrêmement touchante, le cas des soldats défigurés par les tirs et les éclats d’obus. Blessures physiques souvent terribles, mais également blessures psychologique profondes. Le soutien des proches est alors déterminant dans la survie de ces pauvres hommes, qui leur permettront peut être de dépasser le traumatisme.

Un roman bouleversant, très complet, parfait si vous souhaitez aborder la question de la guerre 14-18 avec des ados. Pour moi c’est un coup de cœur.

Point ++ : le dossier approche pédagogique à la fin de l’ouvrage, à destination des enseignants et des parents.

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